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Jour 42 à 47 – du 19 au 23/03 : El Calafate – Perito Moreno.

Partie 1 :

 

    Ca y est, c’est le départ du bout du monde, il faut quand même se lever et partir. Même si nous sommes sous le charme de la Terre de feu, il faut continuer le voyage. Nous faisons nos sacs une fois de plus et appelons un taxi pour rejoindre l’aéroport. Nous aurions pu y aller à pied mais nous sommes trois à le prendre donc ça ne nous coute quasiment rien. Une fois sur place, nous enregistrons nos bagages qui ne seront pas pesés et heureusement. Sur place nous retrouvons Tony. Petite présentation : Tony est un gars qui avait un rêve en tête, rallier l’Alaska à Ushuaia en vélo. Et il l’a fait, tout simplement. Arrivé au bout du monde, il a rencontré plusieurs problèmes avec sa carte bancaire, le privant d’argent et l’empêchant donc de continuer. Il a donc travaillé pour l’auberge ou nous étions, pendant 3 mois (c’était la condition), pour pouvoir repartir le même jour que nous. Il faut savoir que nous avions entendu parler de lui lorsque nous étions à Iguaçu !

 

    Nous ferons donc un petit bout de chemin avec lui. Arrivés à El Calafate nous prendrons un taxi pour l’hôstel, qui est bien moins cher lorsque nous le payons à trois, qu’un bus qui fait la navette. Et oui, nous nous rendons compte que cela a des avantages économiques non négligeables quand nous voyageons a plusieurs. Au passage nous nous renseignons sur les locations de voitures, puis nous étudierons plus tard ce qui revient le moins cher. Notre chauffeur de taxi nous mène donc à notre auberge qui s’avère être fermée pour quelques mois à cause de la période creuse. Mais il nous conduit jusqu’à l’hôtel tenu par les mêmes propriétaires que l’auberge. Nous hériterons donc d’une chambre d’hôtel à trois pour le prix d’un dortoir en auberge de jeunesse ! Nous ne nous plaindrons pas, du moins pour l’instant…

 

    Nous partons tout de suite après nous être installés afin de découvrir la ville, perdu au milieu d’étendues désertiques sans fin. Pas de doute la dessus, nous sommes bien en Patagonie ! Et non, nous ne verrons pas Florent Pagny, tout comme nous n’avons pas vu Nicolas Hulot à Ushuaia ! Nous faisons ensuite toutes les agences de tourismes pour avoir une idée des prix des excursions et des locations de voitures. Car les montants changent d’une agence à l’autre, et ce n’est pas ce qui manque à El Calafate.

 

    Dans la rue nous retrouvons Tony que nous avions lâché quelques heures plus tôt. Pour ensuite croiser deux autres personnes qui étaient à l’auberge d’Ushuaia quelques jours plus tôt, et enfin nous croiserons la route d’un autre Québécois (de Montréal lui aussi) qui était à la même auberge il y a quelques semaines !! Le monde est décidément minuscule ! Nous partirons donc tous les sept pour aller manger un bout en ville. Ce soir, cela sera poulet et frites ! Que c’est bon de manger un peu de viande ! Nous profitons de l’occasion pour faire une photo de groupe qui par le biais de Tony, se retrouve ici, de façon improbable. Nous recroiserons les jours suivants, d’autres personnes ayant logé dans cette fameuse auberge d’Ushuaia qui s’avère faire partie du top 3 des meilleurs hostels jusqu’à présent.

 

    Le soir, nous achèterons quelques victuailles pour le lendemain et quelques boissons pour déguster dans la chambre d’hôtel, car il n’y a pas de cuisine. Autour d’une bière bienfaisante, nous prévoyons le mois de voyage à venir. Ce n’est carrément pas dans nos habitudes mais il faut absolument établir un budget pour le reste de l’Argentine même si nous le savons, nous y laisserons notre chemise. Nous écartons la location de voiture et quasiment toutes les excursions du coin pour nous concentrer uniquement sur le glacier du Perito Moreno. Nous validons nos plans temporaires et nous nous rendons compte que nous allons voyager à trois plus d’un mois ! Ça promet quelques belles aventures ! Puis c’est à moitié rassurés financièrement que nous irons nous coucher.

 

    Le lendemain sera consacré à la logistique, à commencer par réserver un vol pour la prochaine étape qui nous le savons est bien moins cher que le bus. Manque de chance, le vol est plein est il n’y en a qu’un par semaine. Impensable de rester au même endroit aussi longtemps. Nous irons donc à la gare de bus pour nous renseigner sur les prix. Et quelle ne sera pas notre surprise de retrouver Jamie et Tristan, nos amis australiens !! Nous échangeons quelques bons conseils sur nos étapes à venir et nous quittons à nouveau, mais jusqu’à quand ? On ne sait jamais ! Finalement le prix est moins élevé que prévu, ce qui nous fait changer nos plans légèrement vu que de toute façon nous n’aurons pas d’autre alternative au bus.

 

    De retour à l’hôtel, Jennifer recevra de mauvaises nouvelles concernant ses impôts. Ajouté à nos ‘soucis’ d’argent, aux services plus que minable de l’hôtel, et à l’incapacité d’être en mesure de régler le moindre problème, nous avons un petit coup au moral. Nous nous demandons si nous allons pourvoir aller aussi loin que nous nous étions fixé. Mais à trois, nous nous remontons le moral et décidons d’aller au bout quoi qu’il arrive ! Nous trouverons des solutions, et nous n’allons pas laisser l’argent nous gâcher notre voyage ! Car nous le savons au plus profond de nous-même, ce n’est pas le pognon qui nous rend heureux ! La bonne nouvelle viendra du ‘chum’ de Jennifer qui nous offrira 100$ pour nous faire un restaurant ! Un français vivant au Canada nous offre un repas a des milliers de kilomètres d’ici ! C’est tout simplement génial alors encore un énorme merci pour sa gentillesse !

 

    Nous partons donc en direction du centre pour nous prendre un thé en attendant que le restaurant ouvre ses portes. Voulant acheter notre ‘gouter’ dans une boulangerie, nous nous ferons jeter comme de la m….., il n’y a pas d’autre mot, par le gérant parce que nous discutions avec des personnes que Jennifer connaissait . Nous étions sur le point de commander mais nous l’avons gentiment remis à sa place avant de quitter les lieux. Il n’aura pas vraiment fait honneur à l’accueil Argentin. Bref, nous nous dirigeons vers le restau pour gouter à une spécialité du pays : la parilla. Assortiment de viandes  de toute sorte, que nous dégusterons une à une. Certaines bien meilleures que d’autres, mais nos papilles en sortirons pleinement satisfaites ! Nous apprécierons tout de même cette expérience culinaire très intéressante !

 

    Rassasiés en viande pour les cinq prochains mois, nous rentrerons à l’hôtel pour digérer devant la télé. Juste avant nous réserverons quelques nuits supplémentaires ce qui nous prendra un petit moment car personne ne sait vraiment comment utiliser ‘le système’ comme ils disent si bien. Nous garderons notre sang froid puisque c’est l’hébergement le moins cher que nous avons pu trouver. Il n’empêche qu’ils sont plutôt stupides sur beaucoup de niveaux et que l’organisation est inexistante. Bref, nous finirons tranquillement la soirée puisque demain, un inévitable du voyage nous attend : le Perito Moreno…

 

        A suivre…

    

 

Partie 2 :

 

Au petit matin, nous sommes rejoints par Tony afin de nous rendre au fameux glacier qui nous a fait venir à El Calafate en premier lieu. C’est en taxi que nous nous y rendrons. Cela nous coutera 600 pesos pour nous quatre. Une fois divisé c’est indéniablement moins cher que tout autre moyen de transport. Puis nous avons l’avantage d’avoir le chauffeur toute la journée pour aller où nous voulons. Nous longerons d’abord le lac Argentino au lever du soleil, nous dévoilant ainsi les steppes de la Patagonie, entourées de montagnes parfois enneigées. Une pure merveille ! Quel paysage magnifique ! C’est exactement comme ça que nous nous imaginions ce coin reculé de notre planète. La réalité étant même au-dessus de nos rêves les plus fous. Ensuite, nous sommes entré dans le parc national ‘Los Glacieres’ à la rencontre d’un géant de glace. Après quelques virages, nous l’apercevons enfin. Premier arrêt pour l’observer. C’est complètement impressionnant, d’autant plus que nous découvrons que nous nous trouvons à 7 km du glacier !!Nous sommes tous excités à l’idée d’imaginer ce que cela doit être à 500m à peine.

 

    Après les quelques kilomètres nous séparant de ‘lui’, nous décidons de commencer la promenade par le haut, et de redescendre ensuite via les passerelles aménagées dans le parc. Nous ne mettrons pas bien longtemps avant de le voir de très près. C’est absolument majestueux. Il est vraiment impressionnant de gigantisme. La séance photo durera un bon moment, avec les mascottes mais surtout avec nos compagnons de voyage avec qui nous partageons ce formidable moment de découverte. Nous sommes emmitouflés dans nos vestes, écharpes et bonnets. Il ne fait pas spécialement froid mais le vent est très violent et ne manquera pas de nous faire vaciller à plusieurs reprises. D’ailleurs, pour faire les photos, il faut bien s’accrocher si nous voulons qu’elles soient un minimum droites ! Nous continuons et décidons de nous arrêter à un endroit avec une vue imprenable sur ce monstre de glace, pour voir se détacher des blocs de la taille d’un immeuble ! 

 

Nous entendons la glace craquer sous la pression de l’eau et de son propre poids. Nous sommes aux aguets, attendant que LE bloc tombe dans l’eau. Nous en verrons plusieurs s’écraser dans l’eau dans un fracas assourdissant mais à chaque fois nos reflexes ne seront pas suffisant pour capter ce spectacle en image. Mais peu importe, c’est magnifique et nous profiterons même de quelques éclaircies pour admirer les arcs en ciel formés sur le glacier. Sans compter le soleil, qui sublime la glace et l’habille de reflets bleutés d’une beauté rarissime.

 

Comme le temps se gâte, nous décidons d’aller à l’abris pour pique-niquer mais bien évidemment, pour manger à l’intérieur il faut acheter à manger ! Le jour où vous trouvez quelque chose de gratuit en Patagonie, prévenez nous ! Nous prendrons donc quelques ‘empanadas’ avec des frites histoire de nous réchauffer et de se protéger de la pluie qui s’est mise à tomber. Une fois les ventres relativement pleins, nous retournons finir les parcours que nous n’avons pas faits. Le temps d’arriver à un point de vue pour voir se détacher deux morceaux de glace gigantesques avec la vague qui s’ensuit. C’est le genre de chose qui nous remet à notre place en tant qu’être humain et nous fait dire que nous ne sommes rien face à cette Nature incroyable !

 

La pluie se remet à tomber et décidons de rejoindre tranquillement notre véhicule à la fin de la promenade. Nous nous éloignons petit à petit du glacier mais nous ne pouvons pas nous soumettre à arrêter de prendre des photos. Nous pourrions en prendre 5000, qu’il n’y en aurait pas deux pareils. Nous sommes aux anges devant une telle merveille. Nous revenons avec des images hallucinantes pleins les yeux. Sur le chemin du retour, les étendues Patagoniennes n’en finiront pas de nous faire rêver. Nous nous arrêterons brièvement au ‘Glaciarium’ afin de jeter un coup d’œil. Il s’agit d’un musée de glace avec un open bar célèbre pour ses boissons dans des verres fait de glace. Mais bien sûr, les prix, une nouvelle fois, ne seront pas dans les moyens des ‘pauvres backpackers’ que nous sommes !

 

Sur le chemin menant à l’auberge, nous passerons nos derniers moments avec Tony en allant manger des pâtisseries dans une boulangerie située à l’écart de la rue touristique et donc beaucoup moins chère.  Un vrai régal, mais pas besoin de le préciser. Puis vient le temps de nous séparer de Tony, que nous retrouverons certainement lors de la prochaine étape, puisque nous allons au même endroit ensuite. Nous rentrons donc à l’hôtel afin de nous préparer un petit encas et d’aller au lit l’esprit remplis de belles images.

 

La journée suivante, nous décidons de la consacrer à l’écriture principalement. Jennifer et moi-même avons pris un peu de retard dans nos récits et nous devons nous mettre à jour. Nous ne pouvons même pas compter sur la Wi-Fi, vu que bien évidemment, personne ne sait la faire marcher ! C’est pourquoi nous partirons en début d’après-midi à la recherche d’un café équipé d’internet. Nous pourrions nous en passer mais nous avons des ’fans’ à satisfaire. Je rigole bien sûr ! Quoi qu’il en soit cela sera surtout l’occasion de se manger un sandwich de la taille du Perito Moreno ! Quelle perfection culinaire ! Nous achèterons aussi nos billets de bus pour la prochaine étape de notre voyage et finirons la journée puis la soirée à l’hôtel de la façon la plus inintéressante qu’il soit !

 

Pour le dernier jour à El Calafate, Jennifer nous fait une infidélité pour aller tester une croisière accompagnée d’un repas gourmet, en échange d’un article et de quelques photos sur son blog. Pour nous, cela sera une balade vers les lagunes qu’il y a près du lac Argentino. Et même là il faudra payer ! Nous irons nous balader ailleurs et finirons au café de la veille pour nous manger le même sandwich, si délicieux, et surtout pour le prix de la fameuse lagune où nous avons tout de même observé un flamant rose ! La journée aura au moins eu le mérite de nous reposer économiquement. Nous terminerons une nouvelle fois la journée à l’hôtel à écouter les récits de Jennifer. Il ne faudra pas se coucher tard car le lendemain le réveil sonnera très tôt pour nous rendre au bus qui nous mènera à El Chalten, dernière étape en Patagonie…

 

    A suivre…

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