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Jour 63 à 69 – du 08/04 au 14/04 : La Valle Fertil.

Arrivés à Valle Fertil vers 18h, nous sommes aussitôt accostés par plusieurs personnes nous proposant leurs hébergements. Nous leur disons que nous devons d’abord réfléchir, même si nous le savons, notre choix est déjà presque fait. Nous glanons toutes les infos pour les excursions qui nous valent le détour dans ce trou paumé mais fortement agréable. Nous nous sommes sentis bien ici dès que nous avons posé le pied à terre en sortant du bus. Nous partons ensuite dans ce petit village à la recherche d’une auberge. Ce n’est pas le choix qui manque car il y en a une toutes les deux rues. Elles doivent à elles seules représenter la moitié des habitations du coin !

 

Au passage, un taxi nous proposera ses services pour faire les excursions des jours suivants. Nous prendrons sa carte au cas où. Nous enchainons les visites d’auberges, d’hôtels et de cabanes en tout genre pour trouver chaussure à notre pied. Nous ne passerons pas inaperçus et nous amuserons à visiter les hostels comme si nous voulions les acheter. Nous finirons finalement là où nous nous doutions que nous finirions. Le premier mec à nous accoster s’est adressé à nous dans 14 langues différentes pour être sûr de trouver la bonne. Il a fini par découvrir que nous étions francophones et nous a fait l’étalage de sa grande connaissance de notre langue avec quelques expressions marquantes et très utiles dans notre quotidien : ‘kaput’ , ‘Nikel chrome’, ou bien ‘qui ne saute pas n’est pas Lyonnais’.

 

Son look de hippie complètement décalé nous fera bien rire et orientera notre choix. Nous finissons donc dans son auberge. A peine installés, nous négocions le prix de la chambre en échange d’excursions achetées avec lui. Rien que le jeu de la négociation en vaut la chandelle ! Bref, nous lui réservons deux excursions et allons manger un bout dans un ‘restaurant’ de la ‘ville’. L’Esmeralda où nous commandons une tarte au thon. Trois tables, quatre chaises et une vieille télé, dans une grande salle ajoutée à  une maison constitue ce restau. Sur la carte, c’est quasiment gratuit ! Quant à ce que nous avons mangé, une pure merveille. Du 100% fait maison. Une chose est sûre, le supermarché ne va pas nous voir souvent. Rassasiés, nous rentrerons à l’auberge pour nous coucher que bien plus tard.

 

Le lendemain, debout vers les midis pour aller acheter de quoi nous faire des sandwichs. Ca faisait longtemps tiens ! Cela sera la seule fois où nous irons au supermarché d’ailleurs. Car chose étonnante, c’est sans aucun doute bien moins cher de manger au restau ! Et nous n’avons pas besoin de cuisiner, alors que demander de plus ? Et bien une excursion exceptionnelle à la Valle de la Luna par exemple. Pas besoin de traduction ici, nous allons bien sur la Lune !

 

Départ 14h,  pour arriver au parc national un peu plus tard. Combien de temps ? Bonne question car nous avons fait la sieste dans le mini bus qui nous a transporté…no comment s’il vous plait ! Une fois sur place, le guide s’occupe de nous pour nous faire découvrir ce bout de désert impressionnant. Cinq arrêts composeront cette excursion. Cinq paysages totalement différents et à couper le souffle. Nous passerons d’un décor digne de l’âge des dinosaures, à une plaine lunaire en passant par des endroits où nous avons l’impression d’être sur un astéroïde. On s’attendrait presque à voir débarquer Bruce Willis pour nous faire sauter ! Mais nous sommes pourtant bien sur Terre. Et c’est beau !

 

Le vent souffle très fort et le sable nous fouette les jambes mais nous en redemandons. Un des arrêts consiste à aller voir des rochers parfaitement sphériques. On peut observer ce type de formation  à seulement quatre autres endroits sur Terre dont l’Argentine et l’île de Pâques. Deux fois dans le même voyage ! Pour les derniers arrêts, nous traverserons des canyons dont la couleur rappelle fortement celle du Grand Canyon. Les formations rocheuses empilées de façon inquiétantes,

 

entourées de cactus et d’étendues désertiques à perte de vue, rendent ce décor de Far West, grandiose. Et le détail qui tue, le rouge des falaises au crépuscule, en plus de ce décor incroyable, rend le tout émotionnellement et magnifiquement parfait.

Nous reviendrons à l’auberge en admirant le soleil déclinant. La journée n’est pas finie pour autant puisque notre ami ‘El Indio’ comme on l’appelle ici, nous propose des cours gratuits de tango. Il en fait depuis la nuit des temps donc pourquoi refuser ? Cela durera une bonne partie de la nuit et nous ne comptons plus les fous rires. Des vidéos existent mais referont elles surface un jour ? Le mystère reste entier. Donc en résumé : soirée/nuit tango, fernet et maté. On ne peut pas proposer plus typiquement Argentin !

 

Après cette belle nuit, nous nous lèverons relativement tôt pour aller en ville où je trouverai mes nouvelles lunettes de soleil soit dit en passant, et où nous achèterons la meilleure tarte jambon/fromage du monde ! C’est décidé, nous ne mangerons que ça désormais. Avec la tarte au thon aussi. Car nous ne pouvons pas nous résoudre à l’abandonner non plus. A l’auberge nous nous inscrivons au barbecue du soir et repartons presque aussitôt pour notre deuxième excursion de cette étape.

 

Le résultat est le même que la veille : extraordinaire et magnifique. Traverser des canyons d’un rouge éclatant, des déserts qui nous ridiculisent par notre petitesse, et des paysages d’un autre monde. Cette fois cela ressemble plutôt à Monument Valley pour ceux qui connaissent. Le seul ‘hic’ serait que c’est plus cher que la veille pour moins de choses à voir. Mais ça vaut sans aucun doute le coup. D’ailleurs, sur la route du retour, nous témoignerons d’un coucher de soleil indescriptible. Nous ne pensions pas un tel mélange de couleurs possible.

 

Tout ça pour revenir à temps pour le barbecue. Soirée à graver dans les annales et dans nos mémoires. Rencontres uniques, échanges incroyables et moments inoubliables. Nous capitulerons vers 5h du matin car le jus de pêche et les entrecôtes ne font pas bon ménage….je ne suis pas crédible ? Ok, j’aurais dû m’arrêter où ? Enfin bref… nous passerons la journée du lendemain au lit pour nous lever vers 18h. Ce qui nous pendait au nez depuis quelques temps est enfin arrivé. Nous vivons désormais la nuit et dormons le jour. Bonne chance pour ré-inverser la tendance !

 

Heureusement, nous avions réservé plusieurs nuits supplémentaires car nous aimons vraiment cet endroit. Les gens sont géniaux et chaleureux, ce n’est pas cher et leur bouffe fait maison est extraordinaire. D’ailleurs, après la journée la moins productive de l’histoire de l’Humanité, nous retournerons chez Esmeralda en compagnie de Léo, un Argentin rencontré la veille au soir lors du barbecue. Il nous parle de son pays, nous lui parlons des nôtres. Il fait partie de ces personnes authentiques et touchantes que l’on ne peut pas oublier malgré les centaines de personnes que nous rencontrons dans notre voyage. 

 

Il nous touchera particulièrement quand il nous avouera que c’est la première fois que des ‘gringos’ lui adressent la parole. Car en fait, il travaille sur l’agrandissement de l’auberge où nous sommes et en général les voyageurs l’ignorent et ne lui réponde même pas ! C’est assez déconcertant mais heureusement tout le monde n’est pas comme ça. Pour la peine nous lui offrirons avec plaisir son repas. Nous finirons la soirée dans notre chambre à discuter jusqu’à point d’heure, puis nous nous coucherons pour essayer de reprendre un rythme ‘normal’ si cela existe encore pour nous.

 

Pour notre dernière journée à Valle Fertil, nous ne ferons rien de bien palpitant. Nous nous baladerons dans la ville et achèterons nos billets de bus dans le but de quitter le pays. Au détour d’une rue, nous tomberons sur un glacier. Les meilleures glaces artisanales du monde ! Ou dans le top 5 en tout cas. Un quart de kilo pour 3€ ! C’est dangereux pour la santé des prix pareils ! Le soir, et tradition oblige, cela sera Esmeralda ! Nous y retrouvons un à un tous nos amis rencontrés pendant notre séjour à Vallé Fertil. Le résultat sera à la hauteur des derniers jours. Une soirée inoubliable avec des gens inoubliables.

 

Nous avons ri comme rarement nous avons ri. Nous avons animé le petit restau comme si nous étions seuls. Et lorsque nous paierons, le mec qui nous a servi sera très touché par le pourboire que nous lui offrirons et nous pensions sincèrement qu’il allait pleurer et nous serrer dans les bras ! Quand on dit que les gens sont formidables dans cette partie du monde…

Nous poursuivrons cette soirée en compagnie de Léo et Ariel, devant  l’auberge où nous rirons une bonne partie de la nuit. Notre capital fou rire a explosé ce soir-là ! Et comme je vois les mauvaises langues venir, aucune goutte d’alcool ne sera utilisée ou impliquée. Cela n’a jamais été le cas d’ailleurs ! Nous finirons tout de même par aller nous coucher car le lendemain nous devons malheureusement reprendre la route. Cela fait partie du jeu et nous en avons conscience. Nous devons parfois laisser derrière nous des personnes magnifiques et des endroits exceptionnels.

 

Nous ne ferons pas grand-chose de notre dernière matinée dans ce petit havre de paix. Une dernière tarte au thon et c’est accompagné de Léo que nous irons à la gare de bus. Il nous dira à quel point nous serons gravés dans son cœur et qu’il trouve dommage que sa femme, qui le rejoint plus tard dans la journée, n’aura pas l’occasion de faire notre connaissance. Il y a des endroits comme ça mais surtout de belles personnes que nous avons un peu plus de mal à quitter que d’autres. Nous nous disons adieu ou peut-être à bientôt même si nous savons que les chances sont minces.

 

Puis nous retournons vers San Juan qui n’est qu’une très courte étape vers Mendoza que nous atteignons vers 22h. Fatigués nous ne chercherons même pas d’auberge et retournerons pour la nuit à la même que la semaine précédente. Le temps de trouver un logement pour la prochaine étape, la nuit sera de très courte durée puisque le bus de demain part à 8h du matin. Mais dans quelques heures, nous serons fin prêt pour partir à destination du Chili. Nous vivons donc nos derniers instants dans cette Argentine qui nous aura tant fait vibrer…

 

    A suivre…

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