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Jour 98 à 102 – du 13/05 au 17/05 : de La Paz au Lac Titicaca.

Après avoir passé une nuit dans le bus, nous voilà débarqués au petit matin. En effet, le bus est bloqué à cause des grèves et la route est jonchée de débris en tout genre, le tout à coup de pétards. Les passagers quittent le bus petit à petit pour continuer à pieds. Sachant pertinemment que nous pouvons y rester la journée, nous prenons notre courage à deux mains, prenons nos affaires et commençons à avancer.

 

Autant dire que pour la bonne humeur il faudra repasser ! Ajouté à la fatigue d’une nuit pourrie dans le bus, nous devons faire face aux regards moqueurs des Boliviens qui nous regardent passer avec  le sourire aux lèvres. Nous les connaissons assez bien pour dire que ce ne sont pas des sourires de bienvenue ! La scène est complètement irréelle. Nous avons l’impression d’être des réfugiés qui quittent un pays en guerre ! Avec les coups de feu de tous les côtés qui ont juste l’air de pétards mouillés. Bref, tout ça a vraiment l’air pitoyable !

 

Nous prenons des petits chemins pour contourner le blocus et retrouvons la routes principale quelques centaines de mètres plus loin. A ce stade-là, il ne nous reste qu’une solution : le stop. Une aubaine lorsqu’un pick-up acceptera de nous mener jusqu’au centre de Lima. Nous nous doutons que cela ne sera pas gratuit mais au moins nous avançons et nous nous éloignons des conflits. Puis à quatre plus les sacs à dos, nous n’allions pas faire les difficiles !

Après plus de deux heures de trajets à travers les bouchons de la capitale Bolivienne, notre chauffeur nous dépose à deux rues de notre hostel. Tout le quartier semble cerné par les affrontements. Les policiers sont partout et les détonations ne cesseront que bien plus tard. Mais quand on voit 25 policiers assis à un coin de rue et en train de manger des sucettes, on doute fortement de leur capacité à nous protéger en cas de problème !

 

Après ces moult péripéties, nous découvrons enfin une auberge agréable. Tout est à disposition, restaurant inclus. Au moins nous n’aurons pas à nous déplacer dans cette ville qui semble à l’heure actuelle très inhospitalière. Puis après l’épisode du matin, nous n’en avons honnêtement pas envie. Nous passons peut être à côté de quelque chose mais tant pis. Nous finirons la journée en nous reposant et en passant une bonne soirée entre nous quatre au bar de l’hostel.

Le lendemain, bien reposés mais réveillés par les coups de pétard, nous ne ferons rien de bien spécial à part aller acheter nos billets pour Copacabana. Nous passerons la journée à l’auberge, tranquillement, en attendant l’heure de raccompagner Florie à l’aéroport. Il est très tard lorsque nous l’abandonnons après presque un mois passés ensembles. Que de magnifiques moments, et des choses inexplicables que nous aurons vécus en si peu de temps. Nous ne nous éterniserons pas bien longtemps, car cela ne ferai qu’accentuer ce moment des au revoir qui fous toujours autant les boules !

 

Le lendemain matin, le bus passera nous prendre directement à l’auberge. Il a été convenu que nous partirions une heure avant pour contrer les effets des blocus sur les routes pour sortir de la capitale. Nous fuyons presque cette ville qui semble assaillie par les manifestations. Nous n’en verrons rien, et d’ailleurs même les habitants ne semblent pas plus dérangés que ça. Mais il faudra quand même un bon moment avant de pouvoir s’éloigner de la ville qui malgré tout reste très impressionnante à voir.

 

Après quelques heures de route, nous apercevons une étendue d’eau gigantesque. Nous sommes arrivés sur les rives du célèbre lac Titicaca. C’est le genre d’endroit qui fait rêver sans jamais vraiment savoir où il se trouve. Et bien il est là, à la frontière entre la Bolivie et le Pérou. D’ailleurs, pour ajouter un peu à la magie, il neigera sur la route. Après avoir embarqué le bus sur un bac pour traverser une portion du lac, nous continuons notre route vers Copacabana où nous embauchons les services d’un taxi pour arriver à notre éco-lodge, situé juste au bord du lac. Enfin notre estime pour ce pays va remonter. Nous sommes bien accueillis, l’endroit est magnifique et les gens semblent moins vouloir nous arnaquer qu’ailleurs. Nous nous y sentons bien dès le début.

 

A peine installés, nous repartons vers le village de Copacabana pour aller manger un bout. Quelle ne sera pas notre surprise lorsque l’on nous donnera l’addition. A peine plus de 2,50€ par personne pour une assiette qui nous aurait couté 20 fois plus en France ! Et une truite à la plancha absolument merveilleuse ! De quoi remonter notre humeur qui avait tendance à s’empirer les derniers jours.

 

C’est rassasiés que nous irons nous renseigner pour les prix de billet de bus pour la prochaine destination. Prix qui auront changé comme par miracle le temps que nous allions retirer de l’argent ! Nous encaissons le coup mais nous n’en pensons pas moins. Chose amusante de la journée, nous croiserons dans une rue, les normands rencontrés à…Ushuaia !! C’est assez hallucinant car une fois de plus,  les chances pour que ça arrive sont quasiment nulles ! Nous nous raconterons nos aventures avant de retourner chez nous. De toute manière, nous nous recroiserons le lendemain…

 

Lendemain placé sous le signe d’une excursion qui nous fera naviguer sur le fameux lac, vers ‘la isla del sol’. Après deux heures de bateau qui avance à une allure permettant aux canards de nous doubler, nous arrivons enfin sur l’île. Mais le temps est vraiment minable et nous renonçons à faire la marche qui relie le sud et le nord. A la place, nous irons boire un thé bien chaud. Entre temps les nuages laissent place à un magnifique soleil (bien sûr !) mais il est trop tard pour partir faire la randonnée par rapport aux horaires des bateaux qui nous ramènent à Copacabana. Diantre !

Mais ce n’est vraiment pas grave car ça nous permettra de manger une truite sur les rives, profitant d’un soleil radieux, et d’observer la douce vie qui règne dans ce petit village aux allures bien sympathiques. Lorsque l’heure du départ sonne, nous embarquons à nouveau pour rejoindre l’autre partie de l’île. Nous prenons place sur le toit du bateau pour une petite sieste digne de ce nom ! Pour débarquer, il nous faudra payer une taxe ! Ca faisait un petit moment qu’on ne nous avait pas pris pour des pigeons de touristes !

 

Bref, nous irons boire un petit coup en terrasse, pour profiter du soleil et surtout pour retrouver nos Normands. Les paris sont lancés, où allons-nous nous retrouver la prochaine fois ? Courte escale puisque il faut déjà repartir. Le retour nous laissera face à de somptueux paysages mais qu’est-ce qu’il fut long ! Un peu comme si la terre reculait au fur et à mesure. Mais nous finirons bien par arriver, tout ça pour aller profiter des transats d’un restaurant et siroter une petite bière locale face aux derniers rayons de soleil de la journée. Le ‘trinquage’ sera spécial aujourd’hui puisque il symbolise le 100e jour de notre voyage !

 

Mine de rien, nous voici à notre dernière journée en Bolivie. Nous avons pris la décision de la quitter à cause des problèmes qui nous paralysent depuis maintenant une dizaine de jour. Nous irons nous balader dans Copacabana pour profiter de son atmosphère de hors saison bien agréable. En fin de journée, nous passerons à notre auberge pour récupérer les sacs et rejoindre le bus qui nous fera passer la frontière. Que nous traverserons seulement quelques minutes après avoir quitté Copacabana. Nous disons, sans trop de regrets, au revoir à la Bolivie, qui a finalement été expédié en deux temps trois mouvements, et arrivons avec un grand plaisir au Pérou, qui a tellement de rêves à nous vendre…

 

        A suivre…

 

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