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Jour 103 à 107 – du 18/05 au 22/05 :Le Machu Picchu.

Partie 1 :

 

C’est un peu avant le lever du jour que nous arrivons à Cusco, au Pérou. Nous débarquons dans le cinquième pays de notre voyage, bien loin de l’agitation bolivienne. Nous sommes bien fatigués, alors nous nous dirigeons immédiatement vers notre nouvelle auberge. Nous sommes accueillis très froidement mais nous avons été à bonne école avec les boliviens alors nous y prêtons à peine attention. Les jeunes finissent de décuver ou vont à peine au lit, raflant tout ce qu’il est censé y avoir pour le petit déjeuner, nous laissant affamés.

 

    Nous allons alors vers le centre de Cusco, à deux rues de chez nous, et nous nous offrons un petit dèj. digne de ce nom pour quelques ‘soles’, notre nouvelle monnaie. Nous sommes à présent motivés pour aller à la recherche des agences de tourisme pour nous attaquer cette fois-ci au Machu Picchu. Nous épluchons les infos des différentes agences et en choisissons une qui nous propose un tour sur 4 jours. Pour le coup, il est beaucoup plus intéressant de partir plusieurs jours car le Macchu Picchu en lui-même vaut une petite fortune pour un backpacker. Il est donc plus avantageux de partir plusieurs jours selon nous. Cette excursion constituera en plus, le pilier de notre passage au Pérou, donc nous sommes prêts à mettre le paquet !

 

    Il n’est pas loin de midi lorsque nous terminons la mise au point de notre petite balade dans les Andes. Vu les prix des restaus, nous décidons sans réfléchir d’y aller pour manger. Puis nous rentrons à l’hostel pour enfin nous reposer. Ce n’est qu’en fin de soirée que nous en ressortirons pour aller déposer nos gros sacs à l’agence qui nous les gardera le temps du trek de quatre jours. Nous allons ensuite nous coucher car les prochains jours ne serons absolument pas de tout repos !

 

    Le lendemain, départ 7h. Le mini-van avec nos vélos sur le toit passe nous prendre directement devant l‘auberge. Nous passons prendre d’autres personnes puis faisons route vers les montagnes. Les oreilles se bouchent signifiant que nous montons encore. Les paysages deviennent vertigineux et très vite nous atteignons les 4000m. C’est quasiment au sommet que nous sommes débarqués et qu’on nous annonce que la partie vélo commence.

 

    Nous nous équipons de nos casques, coudières, genouillères et gilets jaunes fluo puis enfourchons chacun notre tour notre vélo. Les règles de sécurité précieusement données, nous pouvons entamer la descente. Il ne fait pas très beau et il commence même à pleuvoir mais peu importe, nous n’avons plus le choix maintenant ! Nous nous élançons donc sur cette route sinueuse, uniquement en descente. Et c’est à partir de là que nous prenons notre pied comme jamais ! Nous dévalons à toute vitesse cette route magnifique, à travers les Andes Péruviennes. Jungles et décors somptueux se succèdent. Nous nous sentons libres comme rarement. Et en plus de ça, le soleil fait son apparition au détour d’un virage, pour nous accompagner tout au long des prochains jours.

 

    Cette fois, c’est Débo qui crèvera une roue. Mais le guide lui passera son vélo, et du coup, nous prendrons la tête du peloton. Enchainant les passages dans les rivières, nous arriverons en bas dans un état que nous qualifierons de boueux. Lorsque nous demanderons le kilométrage au guide et qu’il nous répondra 50 km, nous n’en croirons pas nos yeux. Le repas sera plus que mérité, et c’est rassasiés que nous irons ensuite à l’hostel pour nous reposer en cette fin d’après-midi. C’est là que nous ferons la rencontre du ‘moustique des Incas’. Mais ce n’est pas ce soir que nous y prêterons attention. Juste quelques points rouges nous indiquant que nous avons été piqués mais rien de plus. Nous sommes donc rassurés…pour l’instant.

 

    Une bonne douche, un diner et une bonne nuit seront les bienvenus. Puisque pour le deuxième jour, nous prenons la route à 7h30. Et cette fois, c’est à pied que nous la prenons ! A partir d’aujourd’hui, notre groupe ne changera plus. Et tout comme le groupe d’Uyuni, nous ne ferons pas les rencontres du siècle. Tant pis, nous vivrons cette aventure tous les trois. Et quelle aventure ! Surtout que les fameux points rouges de la veille ont sacrément enflés ! Et ne cesseront de se multiplier pendant les 3 prochains jours ! Cousins germains du ‘moustique du Pantanal’, le ‘moustique des Incas’ est limite pire. En effet, à l’heure ou ces lignes sont écrites, un mois après notre trek, et bien nous nous grattons encore !! Donc de la vraie saloperie également !

 

    Mais revenons à nos moutons. Nous attaquons la marche en buvant une gorgée de bière locale en prenant bien soin d’en jeter un peu par terre en offrande à la Pacha Mama (Mère Nature) pour qu’elle nous protège. Elle fera un sacré bon boulot car dès les premiers kilomètres nous empruntons des chemins plutôt escarpés. Nous traversons des champs de coca, des bananeraies pour arrive à notre premier arrêt où nous pouvons nous ravitailler en bananes et eau fraiche. Un petit singe y fera l’animation. Puis c’est sous une chaleur de plomb que nous entamerons une des parties les plus difficiles, avec un dénivelé dont nous ne préférons pas savoir de combien il était.

 

    Deuxième arrêt où nous nous reposerons prêt d’une heure. Le temps pour nous de gouter quelques breuvages locaux, du cacao et autres produits, et de nous faire faire des peintures aux motifs Incas sur nos visages. Mais il faut repartir pour achever ce dénivelé de la mort. Nous précisons que malgré le fait que nous sommes des sportifs de haut niveau (ironie), c’est quand même difficile à appréhender. Surtout lorsque nous arrivons devant le panneau indiquant que le chemin Inca commence. Et là, nous prenons un sentier très peu large avec un vide de plusieurs centaines de mètres. Autant dire que nous n’avons pas le droit au faux pas ! 

 

    Au fur et à mesure que nous approchons du sommet, la vue se fait de plus en plus exceptionnelle. C’est grandiose et l’effort est largement récompensé par cette vue imprenable sur la vallée que nous venons de remonter. Dire que les Incas empruntaient cette ‘route’ ! Ils étaient fous ces Incas !! En même temps nous l'empruntons aussi...mais c'est eux qui ont commencé!

 

    Maintenant que nous avons monté tout ça, et bah il faut redescendre ! La belle affaire ! Et n’allez pas croire que c’est plus simple que la montée. Bien au contraire. Mais nous n’allons pas rester là-haut ! Surtout Chloé qui a découvert à quel point le vertige la paralysait. Alors nous ne trainons pas et fuyons ces à pic assez flippat quand même ! Une fois en bas nous gobons notre repas et tentons de reposer nos pieds endoloris et en feu.

 

    La reprise est difficile mais les paysages qui défilent jusqu’en fin de journée sont tellement beaux et impressionnants. Vers la fin du trek, nous devons passer une rivière à l’aide d’une tyrolienne accrochée à plusieurs dizaines de mètres du sol, ou plutôt de l’eau.  Même sans vertige c’est pas très rassurant, surtout que nous embarquons sur une espèce de planche qui tient aléatoirement, suspendue à un câble…bref, je tire mon chapeau à Chloé pour avoir affronté sa peur ! 

 

    Le trek prendra fin en début de soirée avec une récompense de taille : des thermes avec une eau à 35°. Après quoi deux choix s’offrent à nous : rejoindre la ville en bus ou…marcher. Pas besoin de  préciser notre réponse ! C’est donc en deux temps trois mouvements que nous nous retrouvons en maillots de bain dans les bains chaud ! Quel bonheur ! Et tellement fiers  d’avoir fait ce trek de 20km. Nous finirons par prendre ce qui reste pour moi la meilleure douche de toute ma vie !

 

    Après notre retour en bus, nous prenons possession de notre nouvelle chambre. Nous allons presque immédiatement diner, où nous ferons la connaissance d’espagnols bien plus chaleureux que les demoiselles de notre groupe ! Lorsqu’on nous proposera d’aller faire la fête toute la nuit, nous déclinerons la proposition pour aller ‘mourir’ tranquillement dans not lits ! Nous ne ferons pas long feu car le trek continue le lendemain. Mais cette fois nous toucherons notre but du bout des doigts. Un nouveau rêve se profile, et nous n’avons jamais été aussi proches…

 

        A suivre…

 

 

 

Partie 2 :

 

    Courbaturés par  deux jours d’efforts intenses, nous nous réveillons tranquillement en ce troisième jour de trek. Dès le début, le guide nous propose une alternative aux 9km de marche de ce matin, qui selon lui sont sans intérêt car nous ne ferions que suivre la route. C’est donc en voiture que nous nous rendons au départ de la seconde moitié de la randonnée, prévue pour l’après-midi. En attendant, nous mangerons et nous reposerons avant même d’avoir commencé !

 

    C’est sous un soleil brulant que nous partons pour 10km de marche pour rallier Aguas Calientes, ville de départ pour rejoindre la fameuse et mythique cité inca du Machu Picchu. Heureusement pour nous, le sentier qui longe le chemin de fer est ombragé. Mais dans la jungle, l’humidité est plutôt élevée donc nous aurons une fausse impression de chaleur. Nous longeons également une rivière ou plutôt un torrent ce qui rend ce paysage amazonien encore plus magnifique. Nous pouvons ressentir l’énergie colossale qui se dégage de cette vallée encaissée.

 

    Nous enchainons les kilomètres et les pauses, avançons au rythme des rares trains qui croiserons notre chemin, puis des quelques touristes qui font le chemin en sens inverse. Pour l’anecdote, seuls les touristes français ne répondront pas à nos bonjours…

 

    Quand après un virage, le guide nous interpelle pour nous faire lever les yeux, nous apercevons le tant rêvé Machu Picchu. Du moins une infime partie. Mais le rêve est là et rejoint la réalité. Nous le touchons du bout des doigts après trois jours de trek. Au moins on ne pourra pas dire que nous ne l’avons pas mérité !

 

    Dernier arrêt avant de rejoindre la ville d’Aguas Calientes, devant un camping, ou plus précisément devant un pont. Celui-ci ouvre à 5h du matin tous les jours, et si nous le souhaitons, nous pouvons rejoindre le Machu Picchu via les 2000 marches en pente raides. Et si nous nous débrouillons bien, nous pouvons soi-disant arriver avant tous les touristes pour le lever du soleil. Etant biens cassés nous prendrons tout de même un bus, et nous aurons bien fait, mais nous y reviendrons après…

 

    Encore un petit effort supplémentaire et nous arrivons dans ce village encastré dans le fond de cette vallée exceptionnelle. Le soleil a disparu derrière la montagne depuis bien longtemps, et c’est avec soulagement et fierté que nous atteignons notre hôtel pour la nuit. Nous allons acheter immédiatement nos billets de bus pour le lendemain, car pas inclus dans le tour, puis faisons un tour rapide de cette ville  ultra-touristique. C’est à la limite de l’aberrant d’avoir construit une ville dans un endroit aussi improbable.  Bref, nous revenons rapidement dans notre chambre pour une bonne douche avant d’aller prendre notre repas.

 

    Le lendemain, c’est à 4h que nous ferons sonner le réveil. C’est la tête dans le … que nous nous préparons pour être sûrs de faire partie des premier bus à monter vers la cité Inca. Lorsque nous arrivons vers les 5h, la file est déjà interminable mais nous sommes tout de même vers les premiers. 

 

    Lorsque le bus part, c’est une montée hallucinante que nous découvrons dans la pénombre de l’aube. Nous ne regrettons donc absolument pas de ne pas avoir pris les marches ! D’autant plus que lorsque nous arrivons au sommet, les portes sont fermées ! Donc même si nous avions monté les marches en un temps record, nous nous serions heurtés à la porte d’entrée du Machu Picchu ! Donc les conseils prodigués la veille tombent à l’eau immédiatement. Il suffit juste de prendre un des premiers bus et le tour est joué. C’est certes moins économique mais l’issue est la même.

    Finalement, nous arrivons en même temps que bon nombre de motivés qui préfèrent les marches. Nous retrouvons donc notre fort ‘sympathique’ groupe et faisons notre entrée dans ce sanctuaire dont nous n’osions rêver. Il se tient là, devant nos yeux de gamins ébahis par tant de merveilles : le Machu Picchu !!!

 

    Lorsque le guide commencera à parler sans même prendre la peine de nous appeler, nous déciderons discrètement de nous éloigner du groupe. Nous choisissons un endroit en retrait pour nous installer et admirer le lever du soleil sur cette nouvelle merveille du monde. C’est une fois de plus indescriptible ! Nous en rêvions, nous le vivons. We were here ! Un des derniers de notre voyage. Mais c’est génial et nous savourons chaque seconde. 

 

    Le Machu Picchu pleinement éclairé par cette belle lumière matinale, nous partons à la découverte de ces ruines fascinantes. Il y a pas mal de monde à cette heure-ci mais cela n’enlève pas grand-chose au charme de l’endroit. Nous parcourons les pierres anciennes, entrons dans les maisons, et imaginons la vie des Incas dans cette mystique cité au sommet de cette vielle montagne. Le soleil est au rendez-vous et nous en profiterons pour les quelques heures que nous passerons à arpenter cette ville du passé. Les montagnes environnantes recouvertes par l’Amazonie, rendent les lieux absolument magiques !

 

    Et ce que nous pensions être un cliché péruvien par excellence, s’est avéré être une réalité plutôt amusante : des lamas se baladant un peu partout dans les ruines. Après avoir fait le tour encore et encore, nous prenons la décision de nous diriger vers la sortie, d’autant plus que les bus de touristes continuent d’arriver massivement. Conseil du jour : certes il faut se lever très tôt mais il y a relativement moins de monde le matin. Puis un lever du soleil sur la Machu Picchu, ça n’a pas de prix. C’est une pure merveille qui vaut de l’or pour nos esprits. Une chose est sûre, nous nous en souviendrons toutes nos vies !

 

    Aux portes d’entrée, nous ne résistons pas à l’envie de nous faire tamponner nos passeports avec le logo du Machu Picchu. C’est peut être kitch mais ça le fait !! Puis nous reprenons le bus en direction de la ville. C’est là que l’attente va être lonnnnnnnnnnnngue. En effet notre train pour Cusco ne repart que le soir à 21h. Nous allons donc à la gare pour tenter de le changer. Nous en trouvons un qui part trois heures avant mais bien évidemment, il faut encore payer ! Nous le changeons malgré tout et commençons à patienter, à patienter et à patienter encore.

 

    Nous allons manger un bout, jouons aux cartes et passons l’après-midi sur un banc de la place publique. Chose étonnante, on nous demandera de nous lever lorsque la police municipale chantera l’hymne national Péruvien…nous sommes assez consternés dans la mesure où nous nous demandons pourquoi nous devons nous lever alors que nous ne sommes pas péruviens. Pour le respect certains dirons mais nous trouvons la façon de faire un peu dictatoriale. Bref, nous nous exécutons sous peine de nous faire réprimander comme le pauvre petit vieux qui a refusé sur le banc d’en face.

 

    Un dernier petit encas plus tard, nous nous dirigeons vers la gare pour prendre notre train qui part relativement à l’heure. Nous sommes fatigués par ces 4 jours intenses et n’avons qu’une envie : arriver dans notre nouvelle auberge pour dormir ! Un train et un bus plus tard, nous débarquons à nouveau à Cusco où nous allons passer quelques jours histoire de l’explorer un peu. Nous nous couchons enfin, heureux des quatre derniers jours qui ont été un bonheur, et une fierté. La place numéro une de notre plus grand rêve est désormais vacante, mais elle ne le restera pas bien longtemps…

 

        A suivre…

 

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